L'interleukine-11, souvent associée à une surproduction néfaste dans les cas de MRC, pourrait être régulée efficacement par des régimes alimentaires spécifiques.
Médiateur de la fibrose rénale : l'IL-11 est impliquée dans la promotion de la fibrose, un processus par lequel le tissu rénal normal est progressivement remplacé par du tissu cicatriciel. Cette fibrose peut conduire à une détérioration de la fonction rénale, car le tissu cicatriciel ne peut pas filtrer le sang aussi efficacement que le tissu rénal sain.
Activation des voies pathologiques : l'IL-11 peut activer des voies de signalisation qui exacerbent l'inflammation et la fibrose. Par exemple, l'IL-11 stimule la production de collagène par les cellules fibroblastiques, ce qui contribue directement à la fibrose rénale. De plus, elle peut agir de manière autocrine (affectant la cellule qui la produit) ou paracrine (affectant les cellules environnantes), amplifiant ainsi les réponses pathologiques locales.
Effets systémiques et locaux : bien que l'IL-11 soit produite localement dans le rein, elle peut aussi avoir des effets systémiques, influençant d'autres organes et contribuant à des complications cardiovasculaires, qui sont fréquentes chez les patients atteints de MRC.
Cible thérapeutique potentielle : étant donné que l'IL-11 joue un rôle crucial dans la progression de la fibrose rénale et que sa surproduction est liée à des effets néfastes, elle représente une cible thérapeutique attractive. Des interventions diététiques ou pharmacologiques qui réduisent ou modulent la production ou l'activité de l'IL-11 peuvent potentiellement ralentir ou même inverser certains aspects de la MRC.
Les antioxydants tels que la lutéine et le curcumin jouent un rôle dans la suppression de l'IL-11, offrant une protection contre les dommages rénaux progressifs.
Des recherches récentes indiquent que certains régimes alimentaires, en particulier ceux riches en antioxydants et en phytonutriments, peuvent influencer les niveaux d'IL-11. Par exemple, les régimes riches en fruits et légumes contenant des composés comme la lutéine et le curcumin peuvent aider à moduler l'activité de l'IL-11 et à protéger contre la fibrose.
Un apport élevé en fruits, légumes et céréales intégrales contribue à réduire les niveaux d'IL-11 et favorise la réparation des tissus rénaux.
Les régimes modérés en protéines, surtout ceux basés sur des sources végétales, aident à maintenir la fonction rénale en limitant la charge sur les reins.
Pour plusieurs raisons scientifiques liées à la manière dont les reins traitent les protéines et les sous-produits de leur métabolisme, voici les principaux mécanismes et risques associés à une consommation élevée de protéines, en particulier de sources animales, pour les individus avec des problèmes rénaux :
Augmentation de la charge de travail pour les reins :
Les protéines, surtout animales, sont plus exigeantes pour les reins en termes de filtration. Les reins doivent filtrer les déchets produits par le métabolisme des protéines, principalement l'urée, l'ammoniaque et l'acide urique.
Une consommation élevée de protéines entraîne une augmentation de ces déchets dans le sang, ce qui oblige les reins à travailler plus dur pour les éliminer, pouvant accélérer la détérioration de la fonction rénale chez les personnes ayant déjà des reins endommagés.
Glomérulaire hyperfiltration :
Les régimes riches en protéines peuvent causer une hyperfiltration, où le débit de filtration glomérulaire (DFG) augmente temporairement. Cela peut stresser les glomérules, les unités de filtration dans les reins.
Une hyperfiltration prolongée peut conduire à un stress mécanique et biologique sur les glomérules, accélérant les dommages rénaux et la progression vers la MRC.
Déséquilibre acide-base :
Les protéines animales sont généralement riches en acides sulfuriques et phosphoriques, ce qui peut contribuer à l'acidose métabolique chez les personnes avec une fonction rénale réduite.
L'acidose métabolique est un facteur de risque connu pour l'accélération de la progression de la MRC, car elle peut provoquer une déminéralisation osseuse et une inflammation.
D'un autre côté les régimes riches en protéines végétale offrent quelques avantages :
Moins de produits métaboliques néfastes :
Les protéines végétales génèrent moins de sous-produits azotés par rapport aux protéines animales, réduisant ainsi la charge sur les reins.
Les aliments végétaux contiennent également plus de fibres et de composés anti-inflammatoires, ce qui peut aider à réduire l'inflammation systémique et améliorer la santé rénale.
Équilibre acide-base amélioré :
Les protéines végétales contribuent moins à l'acidose métabolique. Les fruits et légumes, en particulier, peuvent aider à neutraliser l'acidité grâce à leur contenu élevé en bases naturelles, comme le potassium et le magnésium.
Prévention de l'hyperfiltration :
Une modération dans la consommation de protéines aide à prévenir l'hyperfiltration glomérulaire, réduisant ainsi le risque de lésions rénales à long terme.
L'inhibition de l'IL-11 est essentielle pour prévenir la fibrose rénale, une complication majeure de la MRC.
Les substances comme la curcumine et la quercétine modulent positivement la voie de signalisation de TGF-β1/SMAD, réduisant ainsi la progression de la MRC.
Le facteur de croissance transformant bêta 1 (TGF-β1) est une cytokine profibrotique qui joue un rôle central dans la pathogenèse de la fibrose rénale, un élément clé de la progression de la MRC. L'activation de TGF-β1 stimule les voies de signalisation intracellulaires qui incluent les protéines SMAD, en particulier SMAD2 et SMAD3. Ces protéines sont transloquées dans le noyau où elles régulent l'expression des gènes cibles qui favorisent la production de matrice extracellulaire, notamment le collagène, conduisant à la fibrose.
Curcumine : la curcumine a été démontrée pour inhiber la voie de TGF-β1/SMAD en réduisant l'activation de SMAD2 et SMAD3. En inhibant cette voie, la curcumine peut diminuer la synthèse de composants fibrotiques dans les cellules rénales, ralentissant ainsi le développement de la fibrose rénale. En outre, la curcumine possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, qui aident à réduire le stress oxydatif et l'inflammation, deux facteurs qui exacerbent la MRC.
Quercétine : la quercétine agit également comme un modulateur de la voie de TGF-β1/SMAD. Il peut inhiber la phosphorylation et l'activation de SMAD3, réduisant l'accumulation de matrice extracellulaire. Comme la curcumine, la quercétine possède des effets anti-inflammatoires qui contribuent à sa capacité de ralentir la progression de la fibrose rénale.
Encore une fois, la réduction de la fibrose est essentielle car elle permet de maintenir une meilleure fonctionnalité des tissus rénaux. En limitant la fibrose, la curcumine et la quercétine aident à préserver la structure et la fonction des néphrons, les unités fonctionnelles des reins qui filtrent le sang et produisent l'urine.
Outre la modulation de TGF-β1/SMAD, la curcumine et la quercétine améliorent la fonction rénale par d'autres mécanismes :
Antioxydants : ils réduisent les dommages causés par les radicaux libres, ce qui est particulièrement important dans les tissus rénaux où le stress oxydatif peut accélérer la détérioration des fonctions rénales.
Anti-inflammatoires : en réduisant l'inflammation, ces substances diminuent également la charge sur les reins et préviennent d'autres dommages.
Les régimes méditerranéen et DASH semblent particulièrement bénéfiques pour leur faible apport en sodium et leur richesse en nutriments protecteurs.
🌟 Ces axes de recherches nous laissent espérer pouvoir ralentir la progression de la MRC, mais aussi potentiellement inverser certains dommages grâce à une alimentation ciblée.
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